L’Archipel d’Amarok

De la jungle urbaine à la jungle végétale

Découvrir les plantes en pleine ville, c’est possible

Dans un premier article, je vous ai exposé 3 bonnes raisons d’aller à la rencontre du végétal. Seulement, je vous l’accorde, quand on vit en ville, on peut vite se sentir démuni au milieu du béton et de l’asphalte. Mais bonne nouvelle ! Au cœur de la jungle urbaine, s’immisce une jungle végétale insoupçonnée.

Les plantes se faufilent dans les moindres recoins, entre deux pavés, là où on les attend le moins. Parfois discrètes, elles nous poussent à poser le regard, à décupler nos sens et à développer notre attention. Très vite, on apprend à s’émerveiller de la moindre petite touffe poussant au milieu d’un trottoir. Certes, dans les jardins botaniques, nous sommes exposés à toutes sortes de fougères, d’orchidées, et de plantes carnivores toutes aussi fascinantes les unes que les autres. Mais n’oublions pas que les plantes poussent hors les serres.

Aller à la rencontre du végétal ce n’est pas seulement partir à la découverte des plantes “extraordinaires”, c’est avant tout une rencontre avec les plantes de notre quotidien que l’on croise sur les bords de notre chemin : les simples, celles qui poussent dans les pelouses, qui s’accrochent sur la pierre des murets et se faufilent dans les fissures. Les plantes les plus communes sont pleines de richesses et de secrets, qu’il ne tient qu’à vous de découvrir. “Les mauvaises herbes” n’existent pas, il n’y a que des plantes dont nous ne connaissons pas les propriétés” nous rappelle Ralph Waldo Emerson, un philosophe américain du XIXème siècle.

Dans les rues de Lyon :  Herbe à robert Géranium robertianum Genariacées
Dans les rues de Lyon : Herbe à robert . Géranium robertianum . Genariacées

Où observer les plantes en ville ?

Afin de vous aiguiller dans votre cheminement, je vous propose 3 manières d’observer et d’appréhender les plantes en villes.

Pour commencer, quoi de mieux que de revisiter ses lieux communs et de les voir sous un autre œil ? Pour cela, commencez par observer les plantes présentes sur votre chemin quotidien : Les arbres, les fleurs sauvages et les ornementales. Où ça ? Et bien partout : entre deux dalles, les plus grandes, les plus petites, et même les plus insignifiantes.

Maintenant, je vous propose d’aller un peu plus loin que de poser un simple regard. L’attention que l’on pose sur un objet passe aussi par le questionnement. Vous pouvez alors vous interroger, dans un but de faire connaissance avec :

  • Est-ce une plante sauvage ou a-t-elle été plantée par l’Homme ?
  • De quelle couleur sont ses feuilles, ses fleurs, sa tige ?
  • Est-elle douce, rugueuse, luisante, piquante ?
  • Est-elle seule ou plusieurs de la même espèce poussent ensemble ?
  • A-t-elle une odeur particulière ?

Essayez de porter votre attention sur elles, d’éduquer votre œil à les voir. Bientôt, vous repérerez les plus minuscules. Le sens de l’observation nécessite de l’entraînement.

Bien évidemment, vous pouvez aller plus loin :

  • Prendre le temps de vous arrêter pour les observer et les dessiner
  • Les photographier : de tous les angles, dans les détails puis vous amuser à les identifier plus tard
  • Utiliser une application d’identification, mais attention : on se retrouve vite à consommer ce genre d’application. Trop d’immédiateté peut nuire à l’apprentissage et de par mon expérience l’information risque d’être vite oubliée.

Vous pouvez participer à un projet de sciences participatives :

Vous ne savez pas par où commencer ? Dans ce cas là, pour vous orienter, vous pouvez participer à un projet utile : le programme Sauvages de ma rue piloté Vigie-Nature et animé par Tela Botanica.

Il s’agit d’un projet de sciences participatifs dans lequel vous êtes invités à choisir une rue et y déterminer les plantes que vous voyez grâce à un guide simple et une fiche de terrain à remplir. Vous pouvez ensuite saisir les données sur le site et participer à alimenter une base de données libres au service de la recherche en écologie urbaine.

Le temps d’un instant, vous revêtez l’habit de naturaliste et vous participez à une démarche scientifique.

botanique en ville
Dans les rues de Marseille

Les jardins botaniques sont des lieux un peu magiques où chaque plante est placardée de son petit nom. On y retrouve des collections impressionnantes de végétaux venues du monde entier. C’est un musée vivant où les plantes sont bichonnées par les jardiniers botanistes.

Vous pouvez vous y rendre à toutes les saisons. Vous trouverez au sein des serres, en hiver, une chaleur humide mais réconfortante. Tandis qu’au printemps et en été, vous pourrez profiter de la collection en extérieur, et si vous en avez la chance, comme moi à Lyon du parc alentour.

Pensez aussi à l’école botanique présente dans les jardins botaniques. Il s’agit d’un espace où les plantes sont organisées par familles et par caractéristiques. C’est idéal pour apprendre en se focalisant sur une famille.

Ces lieux sont bien souvent des bulles d’apaisement au cœur de l’agitation des villes.

botanique en ville
Jardin botanique de Lyon

La rencontre avec le végétal s’apprend avant tout au contact des plantes. Mais il existe des ressources précieuses, pour assouvir votre curiosité et pour compléter votre apprentissage à la maison.

Tout botaniste doit connaître Tela Botanica, le réseau des botanistes francophones. Il propose des MOOC (cours en ligne) gratuits pour apprendre les bases de la botanique. (MOOC Botanique – initiation)

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Bien sûr, il existe de nombreuses autres ressources, n’hésitez pas à partager vos découvertes en commentaire !


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