L’Archipel d’Amarok

Je m’appelle Lorène, j’ai 27 ans, durant ma vie j’ai exploré de nombreuses activités sans jamais n’avoir pu me déterminer à un domaine. J’ai voyagé à travers le théâtre, revêtit le tablier de fleuriste, puis je me suis essayée à l’apiculture. Mon parcours pleins de rebondissements, a toujours été habité par l’idée qu’un jour, mes “égarements” et mes “divagations” prendront sens.

Depuis maintenant trois années, dans le cadre d’une reprise d’étude, j’ai consacré mon temps à l’apprentissage de la gestion et de la protection de la nature. J’y ai étudié des notions d’écologie des systèmes vivants, de gestion des milieux naturels et d’expertise naturaliste. Plus récemment, je me suis orientée du côté de l’éducation à l’environnement.

Tout au long de mon apprentissage, notre manière d’appréhender “la nature”, notre place d’humain au cœur du vivant ainsi que notre manière de transmettre, d’éduquer et de former, m’a beaucoup questionné.

J’ai rapidement eu le sentiment que notre vision et nos savoirs contemporains manquaient de profondeurs et de justesses et je me demande souvent :

Comment agir si nous ne changeons pas notre rapport au monde ?

Parallèlement, l’appel du voyage et de la quête de sens a toujours vibré en moi. Dotée d’une sensibilité particulière envers toutes forme de vie, le monde végétal m’a spécialement émerveillé. C’est justement en m’intéressant aux plantes et leurs usages, que je me suis orientée vers la littérature sur les peuples racines. Me sentant rapidement étriquée par la seule conception du monde que l’on me proposait, la vision de ces peuples m’a profondément inspiré.

Ces peuples ont une connexion profonde à l’environnement que nous avons perdu. Dans nos sociétés occidentales, il y a eu une coupure et une blessure qui s’est formée, qui a gonflée et qui s’est gangrénée…

Je me sens moi-même déracinée. Et ce déracinement que je ressens, me donne envie de faire partie des petites molécules qui participent à cette reconnexion au vivant. A cette (re)création de ponts entre les gens et les domaines, entre le sensible et la science, entre l’éducation et la nature… Cet Archipel c’est avant tout un cheminement, mon cheminement, qui, je l’espère, deviendra un cheminement collectif.


Et c’est ici que naît…