Bienvenue sur les premières pages de ce carnet botanique de mars 2025.
Ce carnet a pour vocation de créer un espace d’expression dans lequel je partage mes rencontres avec le vivant, mes questionnements, ainsi que le cheminement de cette reconnexion à la nature que j’essaie d’opérer. Il est un moyen d’engager cette exploration, d’apprendre en partageant.
Un après-midi au Parc de la Tête d’Or de Lyon
Le souffle du printemps me caresse la peau, je l’attendais depuis longtemps. Ses effluves, ses odeurs, ses températures, c’est la saison de mon cœur qui arrive, et je me réjouis.
En ce début de printemps, deux options s’offraient à moi : une petite randonnée de 3h00 non loin de chez moi, ou rendre visite à un ami dans son potager urbain. Finalement, trop de vent au jardin de mon ami et c’est aussi loupé pour ma randonnée. Il était cependant hors de question que je reste enfermée dans l’appartement. Dans ces moments là, je suis bien heureuse de vivre à proximité du jardin botanique du Parc de la Tête d’Or.
Le désavantage, c’est qu’il y a bien souvent beaucoup de monde. Je trouve tout de même rassurant de me dire que les urbains viennent profiter de ce lieu de verdure au milieu de tout cet asphalte.
Au sein de cet immense parc, un petit écrin boisé, la partie la plus “sauvage” du parc et, bizarrement, l’endroit le moins peuplé – pour mon plus grand bonheur.

Le héron et l’enfant
Ma première rencontre se fait avec un Héron Cendré, perché en haut de sa branche. Il est là, immobile, avec ses grandes perches qui lui donnent cette allure si particulière. Je l’observe un bon moment et me demande ce que ça doit faire d’être perché sur ces échasses. Me voyant assise à regarder dans la direction de cet arbre, un papa dit à son enfant :
– “tiens lâche le portable deux secondes et regarde l’oiseau dans l’arbre”
À ce moment, je me dis que tout n’est donc pas perdu.
– L’enfant regarde et lui dit : “c’est quoi ? “
– Le père : “Une sorte de Héron, je pense”
Bien joué !
– L’enfant : “ Ah bon, je pensais que c’était un colibri ”
Je me mets à rire doucement avec le papa. Ce qui m’amuse, c’est la différence de taille entre un colibri et un héron. Cela dit, les deux ont un grand bec !

Les fleurs du début de printemps
Je reprends ma marche avant de m’arrêter devant un tapis de fleurs d’un jaune éclatant. Je les connais, chaque année, je les observe, je les trouve belles et chaque année j’oublie leur nom…
Cette fois-ci, je décide de faire connaissance avec elles autrement. Je ne dégaine pas mon portable ; je me pose et je prends le temps. Je laisse glisser leurs feuilles et leurs fleurs luisantes entre mes doigts. Elles sont pétillantes, illuminant de leur jaune vif ma rétine. Je me dis qu’elles sont sociables, car elles vivent à plusieurs, en bande.
Bon… j’ai tout de même envie de connaître leur petit nom. Cette fois-ci, je sais que puisque j’ai pris le temps de les toucher et de les apprécier avec beaucoup d’attention, je ne les oublierai plus.
Elles me font d’abord penser à un populage des marais… mais il n’y a pas de marais et je sais bien que ce n’est pas elle. Je me lance tout de même sur la famille des Renonculacées et Bingo !

La Ficaire verna ! Je me pose et prends le temps de noter mes impressions et mes ressentis face à cette plante. Ces fleurs de début de printemps sont excitantes, les premières à pointer le bout de leur nez et à nous susurrer : il arrive !


En marchant un peu plus loin, un deuxième tapis de fleurs… enfin, plutôt un bal. Des clochettes, en veux-tu en voilà, habillées d’un petit bijou vert sur leur robe immaculée… La Nivéole de printemps fait sa grande entrée. On dirait qu’elles dansent pour conquérir nos cœurs… et elles m’ont eue. Je ne suis pas seule : ce sont de grandes séductrices… j’entends plusieurs passants dire d’elles : “qu’ils sont jolis ces perce-neige » et c’est vrai qu’il y a de quoi s’y méprendre.


La différence entre les Nivéoles et les perce-neige :
Les Nivéoles :
- six pétales de même taille
- tous bordés de vert ou de jaune
Perce-neige :
- six pétales de tailles différentes
- trois plus courts bordés de vert
Je prends le temps de les prendre en photo et de les observer… puis je reprends le chemin de l’appartement, ressourcée et apaisée…
Plantes de l’article
- Ficaire verna – Ranunculus ficaire – Renonculacées
Toxique – Floraison : février à avril
- Nivéole de printemps – Erinosma verna – Amaryllidacées
Toxique – Floraison : février à avril
