Surnommé “le roi de la forêt”, le chêne peut atteindre l’âge vénérable de 500 ans et abrite à lui seul une très large biodiversité d’espèces.
Appartenant à la famille des Fagacées, et de genre Quercus, est largement répandu dans tout l’hémisphère nord, depuis les régions froides jusqu’aux zones tropicales d’Asie et d’Amérique, en passant par l’ensemble de l’Europe.

Le roi soleil
Il est un arbre couronné depuis bien longtemps. Espèce héliophile (du grec hélios, “soleil”), il ne s’agit pourtant pas du Roi Soleil. Bien que son bois, fort, robuste et solide, ait servi de squelette à la charpente du château de Versailles, son véritable royaume se trouve dans un décor tout aussi majestueux, si ce n’est davantage : la forêt.
Je parle, bien évidemment, du CHÊNE.
Le chêne en compétition
Son titre royal est cependant remis en cause lorsqu’il se confronte à ses rivaux : le hêtre, le charme, mais aussi le bouleau.
Ce n’est pas tant qu’ils ne s’apprécient pas, mais plutôt qu’ils se livrent une concurrence sans relâche pour un trophée unique et indispensable : le soleil.
Le hêtre profite d’abord de l’ombre des chênes pour croître paisiblement… avant de le dépasser largement et de finir par l’ombrager au fil des années, ne lui laissant qu’une maigre portion de soleil.
Cela dit, lorsque les hêtres sont récoltés ou tombent après une tempête, les chênes ont la capacité de se réorganiser : la partie la plus haute de l’arbre dépérit pour laisser place à des branches prenant naissance sur le tronc. Ainsi, ils font preuve d’une grande résilience.
Une diversité de chêne

Gland sans pédoncule
(rattaché directement aux feuilles)
Source Archipel Amarok

Gland avec pédoncule
Source Archipel Amarok

Feuille recouverte de duvet
Source Archipel Amarok
Par abus de langage nous mettons tous les chênes dans le même panier. Il existe plus de 500 espèces de chênes à travers le monde. 9 sont indigènes (naturellement présente) en France . Les plus courantes sont : le Chêne pubescent (Quercus pubescens), le Chêne Sessile (Quercus petraea), et la plus emblématique : le Chêne pédonculé (Quercus robur). Tous non pas la même écologie.
En Europe, Le chêne pédonculé résiste le mieux au froid hivernal et supporte les sols détrempés, tandis que le chêne pubescent va être plus résistant à la sécheresse et au déficit hydrique*
*Déficit hydrique : L’écart entre l’apport en eau par les pluies et les pertes liées à l’évapotranspiration des arbres
Utilisation du bois de chêne
Dès le Néolithique, il servait à bâtir, fabriquer des roues et construire des navires. Les Romains l’exploitèrent massivement pour leurs forteresses, navires et foyers.

Nourriture et médecine du chêne
En Europe, le chêne eut un rôle inégalé. Cela s’explique par les usages potentiels variés qu’il offre, que soit à la fois pour ces usages de constructions, chimiques (sa production de tanins), son esthétisme ainsi que sa symbolique.
Avant la connaissance du blé, les Hommes consommaient les glands de chêne en nourriture. Durant l’Occupation, la population consommait ces mêmes glands en tant qu’ersatz de café “le café de glands”.

Le chêne détient des propriétés médicinales, cependant attention, son tanin peut provoquer des irritations gastriques, douleurs et vomissements.
Le chêne est :
- antidiarrhéique
- Hémostatique
- Tonique astringent
- Antisudoral
Symbolique du chêne
Le Chêne est un arbre portant une grande symbolique dans de nombreuses cultures. D’après Maxime de Tyr “le chêne est la représentation visible” de la divinité, chez les Celtes. Pour ces derniers, les hommes et les chênes étaient au même niveau car les deux avaient la capacité de relier le monde terrestre au monde spirituel.

Comment le chêne m’inspire ?
Lorsque je me balade en forêt et qu’un vieux chêne se dresse devant moi, je ne peux m’empêcher de m’arrêter pour le contempler. Je ressens une présence paisible et ancrée. Le vieux sage de la forêt, voyant défilé depuis de très nombreuses années, tous les secrets.
Ils me donnent souvent la sensation d’être des portes, des passages au bord des chemins, nous invitant à franchir le pas tout en veillant à la teneur de nos pensées.
Une pratique à expérimenter avec le chêne
Marie-Antoinette Mulot, une grande herboriste française disait :
[…] Appuyez-vous le dos le long du tronc d’un chêne et essayez de faire le vide dans votre esprit. Ne pensez à rien… Au bout d’un temps relativement court, vous sentirez une vigueur nouvelle entrer en vous. Certains se moqueront… D’autres n’y croiront pas… Essayez, cela ne coûte rien… et vous parlerez ensuite des résultats.
Pédagogie avec le chêne
Le chêne, symbole de force et de sagesse, nous invite à ralentir et à observer autrement.
Pour t’accompagner dans cette exploration, j’ai créé une fiche ressource : une porte d’entrée vers trois petites expériences à vivre autour du chêne, entre nature, créativité et émerveillement.
Un format simple, à réaliser seul.e ou en famille, pour les petits comme pour les grands.
Tu y trouveras les ressources et les liens des inspirations.
Conclusion
Il y aurait encore beaucoup à raconter sur le chêne : son rôle écologique, les animaux et les plantes qu’il abrite et qui participent à son expansion, sa dimension symbolique, etc.
Je pense que cela fera l’objet d’autres publications…
Et vous, connaissez-vous un chêne ? Qu’évoque pour vous cet arbre majestueux ? Partagez en commentaire 😊
Sources de l’article
Bibliographie
Lamour, P. (2017). L’herbier secret du druide : Des plantes pour les hommes et les esprits. Éditions « Ouest-France ».
Le chantier de restauration de la Chapelle Royale. (s. d.). Société des amis de Versailles. Consulté 29 octobre 2025, à l’adresse https://www.amisdeversailles.com/activites/5384
Les propriétés secrètes des arbres : Tilleul, pin, marronier découvrez les pouvoirs de 150 arbres ! (2018). Larousse.
Mulot, M.-A. (2015). Secrets d’une herboriste : 315 plantes médicinales, 100 maladies courantes, conseils de beauté, adresses utiles (22e éd). Éditions du Dauphin.
Roux, D. (2024, avril 29). Chêne : Tout savoir sur ce pilier de la biodiversité. Jardinerie Pepiniere. https://jardinerie-pepiniere.fr/chene/
Wilhelm, G. J. (2021). Mieux comprendre l’écologie des chênes : Quelques attentes de praticiens vis-à-vis des chercheurs. Revue forestière française, 73(4), 467‑478. https://doi.org/10.20870/revforfr.2021.5564
Wohlleben, P. (2017). La vie secrète des arbres. Les arènes.

